Il y a des jours où la Noerphilie est trop calme, trop vaste, pour qu’une chasse soit fructueuse. Autant chercher des lutins au pôle nord, les probabilités seraient plus grandes. Des jours où, si Tristalle souhaite que son petit commerce très légal soit fonctionnel, elle doit aller plus loin que le pommier de la cour. En même temps, éventuellement on se lasse de chasser des pommes… [Air dramatique inutile]

Iteku, cette ville avait l'effervescence de New-York depuis l'annonce, mais cela avait ses avantages. Notamment, Tristalle retrouvait le corps dans lequel elle se sentait le mieux, celui qui lui faisait avoir l’air d’une gamine avec sa petite taille et son sourire innocent. Une jeune adolescente que la nature tardait à gâter. À sa sortie de l’écran, Noer' lui manquait déjà, Narthan lui manquait par-dessus tout. Plus que la liberté, la Noerphilie lui apportait l'amour de son personna et par conséquence Iteku un vide inconfortable. Iteku. Cette ville grouillante de gens plus ridicules et minables les uns que les autres. Tout ce bétail pourrait très bien faire de la marchandise, toutefois ce ne serait pas nécessairement de la bonne marchandise. Surtout au vu qu’on ne savait pas réellement ce que devenaient les gens de l’autre côté de l’écran…

C'était un après midi de... Tristalle avait perdu la notion du temps et était loin d'être habitué au climat du Japon. Elle ignorait totalement quelle date on pouvait bien être... Perdu dans ces réflexion, ses pas la conduisirent au centre commercial, quoi de plus logique lorsqu’on se magasine quelque chose non ? Bien que la marchandise que recherchait Tristalle ne soit pas des plus conventionnelle. Dans les faits elles ne connaissaient pas très bien la ville, c’était un coup de chance qu’elle se soit retrouvée ici. Alors, autant en profiter. Après avoir fait ses premiers pas, elle inspecta la carte qui indiquait la disposition des différents magasins dans la bâtisse. Un nom attira son attention. Game Panic. Une arcade. Certes, elle ne chassait pas les gamins, mais elle se confondrait dans le lot avec son allure et la proximité des écrans la rassurait. Et puis, les enfants ont des parents non ? Tristalle n’était pas particulièrement du genre à avoir des remords à créer des orphelins… L’achalandage était tout de même dense les machines attirant non seulement des joueurs mais également quelques spectateurs curieux ou encore ébahis par l'adresse de certains. Emmitouflé dans une veste à capuchon d’un rose trop vif pour être sérieux elle commença à déambuler entre les machines au son des courses de voitures et des tirs de fusils laser, elle prit soin de ne pas avoir l’air trop sérieuse alors qu’elle observait les potentiels candidats. Voyons, personne n’est jamais sérieux dans une arcade.