« But I'm a creep, I’m a weirdo. What the hell am I doing here? I don't belong here I don't care if it hurts I want to have control I want a perfect body I want a perfect soul I want you to notice when I'm not around. »

Une étoile de lac | ft Tristalle

Vrrrr… Vrrrr….
Ce bruit assourdissant et désagréable qui s’élevait dans ma chambre, je l’avais entendu des milliers de fois, depuis que j’avais vu ce téléphone en boutique l’année dernière. Un design fin et innovant avec les dernières technologies, j’en rêvais depuis déjà plusieurs mois et ce jour-là ma mère, c’était décidé à céder à un de mes caprices. Malheureusement pour moi, j’avais bien vite compris qu’en dehors de tous ses avantages, il était devenu mon pire ennemi chaque matin. Entendre ce bruit insupportable à chaque réveil, c’était comme subir le glas d’une mort prochaine. Mais ce qui m’insupportait le plus, c’était devoir le subir, même les jours de weekend, ces fameuses matinées où j’avais en temps normal pas besoin de me lever tôt. Encore cette fois-ci, j’avais oublié de le désactiver. En tout cas maintenant, c’était foutu, j’étais réveillé et de mauvaise humeur qui plus est. Cette journée s’annonçait bien chiante.

C’est avec un gémissement de désespoir que je me tirais de mes draps pour me lever. Une fois debout, je laissais mes jambes m’emmener à la salle de bains. Rien de mieux pour me sortir du coltar. Puis l’eau et moi, c’était une grande histoire d’amour. Généralement, ça suffisait à me mettre de bonnes humeur. Mais pas cette fois-ci, cette douche bien froide ne suffit pas et c’est avec un soupir de lassitude que j’enfilais mes vêtements. Un coup d’œil dans le miroir ne fit qu’accentuer ma mauvaise humeur. Pour simplifier, je voyais un corps malingre dans des vêtements trop grand pour lui, histoire de faire illusion. Enfin, seul un aveugle aurait pu être trompé… C’était pitoyable. Je m’extirper de cette vue dégoutante et je me tournais vers ma télé. Depuis l’annonce de ce monde, Noerphilie, cette télé, je l’entretenais un peu comme mère avec son enfant. C’était devenu mon trésor.

D’ailleurs, vu que la journée était déjà bien partie, autant essayer de l’arranger au mieux. Je décidais d’allumer ma télé et c’est avec une vive impatience que je traversais l’écran pour me rendre dans ce monde fabuleux. Quelques secondes plus tard, je pouvais enfin fouler Noerphilie. C’est avec plaisir que j’écrasais les herbes touffues sous mes pieds et que je laissais la brise fraiche passer sur mon visage. Mon premier sourire fleurit sur mes lèvres alors que je me mettais en marche. Je prenais la direction du grand lac, un endroit que j’appréciais particulièrement. Car déjà, il y avait de l’eau, mais aussi, car le paysage était magnifique. Puis surtout, il n’y avait jamais personne et c’était vraiment une région calme.

Mais, alors que j’arrivais en vue du lac, ma joie disparu aussitôt, comme neige en plein soleil. Au bord du lac, j’apercevais un drôle de couple. Une jeune femme et un drôle de piaf. Du moins si mes yeux ne me trompaient pas. Enfin, tant qu’ils restaient dans leur coin, je pourrais bien les supporter un petit peu. C’est donc sans leur adresser un seul regard et sans prêter attention aux grognements de son animal, un persona apriori. Je me déplaçais au bord opposé du lac pour être tranquille. J’ôtais aussitôt mon long manteau noir et mon t-shirt. Je souriais, au moins ici, je n’avais pas honte de mon corps, car il était bien plus musclé déjà. Toujours sans adresser un seul regard aux intrus, je plongeais dans le lac, commençant à faire aussitôt quelques bras. Au moins, là, j’étais dans mon élément et j’étais heureux.

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia

« But I'm a creep, I’m a weirdo. What the hell am I doing here? I don't belong here I don't care if it hurts I want to have control I want a perfect body I want a perfect soul I want you to notice when I'm not around. »

Une étoile de lac | ft Tristalle

Je continuais mes brasses tranquilles, l’esprit se détachant lentement de mon corps physique. Comme vous vous en doutez j’adorais ces moments-là, cette communion avec mon élément favori. En règle générale j’étais constamment sur mes gardes, encore plus sur ce monde, donc c’était vraiment agréable de pouvoir se détendre complètement quelques fois. Puis l’eau et moi c’était une longue histoire depuis que j’avais découvert mon pouvoir. Un long soupir s’échappa de mes lèvres alors que j’arrêtais mes brasses un moment pour plonger la tête sous l’eau, y ressortant aussitôt, je tirais mes cheveux blanc neige en arrière, dévoilant mon œil rouge, ainsi que le tatouage qui l’entourait. En fait j’aimais vraiment cet endroit, ce grand lac, les arbres touffus qui l’entourais et cette plaine d’herbe fraiche qui laissait une odeur des plus agréables flotter au grès des brises. Détendu et calmé, je me permettais de faire encore quelques brasses au milieu du lac, avant de revenir vers le bord.

Trop flâner n’était pas la solution non plus. Je ne devais pas rentrer tard sur Iteku, demain j’avais des recherches d’emploi à faire. Oui, quand on a mon âge et qu’on vient de finir nos études, il y a rien de plus chiant que de devoir débuter dans la vie active et de devenir un véritable adulte.

C’est donc après dix bonnes minutes que je décidais de prendre le chemin de la berge. C’est d’ailleurs à ce moment-là que j’apercevais le couple de tout à l’heure s’avancer vers mes vêtements. J’avais un mauvais pressentiment, donc j’accélérer ma nage pour revenir le plus vite possible vers eux. Surtout que je voyais la nana enfiler mon haut. Ça y est je sentais l’énervement poindre chez moi. Pour qui elle se prenait cette grognasse. Une fois arrivé à un endroit où j’avais pied, je me levais et je décidais de marcher vers elle. Le regard dur, je lui lançais de loin.

• « Pourriez-vous remettre mes vêtements là où vous les avez pris ? »
  

Tout en m’approchant d’eux, je me concentrer pour pouvoir user de mon pouvoir le cas échéant, d’autant plus que je faisais craquer imperceptiblement les os de ma main forte, histoire de pouvoir manipuler l’eau plus facilement. Une fois arrivé au bord de l’eau, le corps luisant et trempé jusqu’à l’os, je la regardais dans les yeux, ne cherchant même pas à fuir, espérant qu’elle comprenne que je ne rigolais pas.

• « Dernière fois que je le dis, je suis pas tellement d’humeur à m’amuser avec des inconnus. »
  

Surtout dans un lieu comme celui-là.

Fiche par Sánsa ; sur Never-Utopia