Une autre infirmière la réveilla de ses longues pensées. Celle-ci, dont la petite taille se faisait beaucoup remarquer, tint dans ses petites mains un dossier. Elle engueula, quelques instants, l'inactivité d'Ema. Malgré sa petite taille, elle fit plus vieille dans ce métier qu'Ema, et la jeune infirmière dut en prendre exemple. Après la petite engueulade, elle lui tendit le fameux dossier et commença à parler. Ses paroles furent brèves, mais il s'agissait d'un nouveau patient qui allait bientôt arriver et dont Ema dut s'en occuper personnellement. Ce fut la plus "grosse" mission qu'on puisse lui donner en un an de métier. La plus vieille infirmière partit, laissant Ema dans la salle de repos, assise sur sa chaise, consultant le dossier de son nouveau patient. Il s'agit d'un garçon, âgé de quinze ans, souffrant d'une certaine dépression. Des personnes dépressives, elle en eut, mais jamais de jeunes personnes, voire enfant. En lisant le dossier de plus près, elle put lire quelques bouts du passé de ce "Robin" et en fut choquée. Elle ne sut si, à ce moment-là, elle dut ressentir de l'empathie ou de la pitié.
Malheureusement pour ce "Robin", il perdit sa petite sœur, mais dans une façon des plus atroces et barbares. Elle ferma le dossier, le plus doucement possible, et resta quelques heures à ne rien dire et ne rien faire. Elle regarda l'écran de télévision et voulut partir dans son nouveau monde pour se libérer l'esprit, mais la tâche qu'elle dut accomplir fut bien plus important. Une larme tomba de son œil droit. Elle-même n'y compris pas trop comment ni pourquoi. Elle l'enleva aussi vite que possible, peur que ses collègues la remarque et partit sur le toit de l'hôpital. Une fois dessus elle alluma une cigarette. Ema ne fuma pas souvent. Ses cigarettes ne furent là juste pour la déstresser ou "remonter le moral". Normalement, elle aurait dû partir à Noerphilie, mais nous fûmes en plein jour et il aurait pu y avoir plusieurs témoins. Elle tira plusieurs fois sur sa clope, avant de la finir entièrement. Elle laissa sortir la fumée dans les airs et respira un bon coup avant de repartir au boulot. Même si cette histoire l'affecta beaucoup, Ema ne dut, en aucun cas, se laisser avoir par ses sentiments. La jeune infirmière essaya d'être positive et dessina un sourire sur ses fines lèvres. Son patient vint d'arriver dans sa chambre, brancher et toutes les merdes qu'il lui faut. Dossier à la main, petit sourire aux lèvres, Ema entra dans la chambre numéro 129 et se retrouva en face du petit Robin Masuda.
Bonjour, Robin. Je me présente : je suis Satô Ema, mais tu peux m'appeler Ema et je suis l'infirmière qui va suivre ta progression dans cet hôpital. Au niveau de tes résultats tout au long de tes séjours ici, je t'assignerai, ou pas, à un psychologue de notre hôpital. J'ai lu ton histoire et j'en suis désolée, mais tu as de la chance d'être tomber sur moi, car je vais pas te lâcher pour te sortir de ce merdier. Crois-moi.
Sous ces quelques mots, Ema afficha un sourire réconfortant pour son plus jeune patient. Étrangement, en face d'elle, elle ne vit point son patient, mais son petit frère, ils eurent beaucoup de ressemblance. Pendant quelques secondes, ceci la réconforta et c'est ce qui la poussa pour parvenir à soigner Robin.