De retour ! Enfin ! Dans ce monde où il se sentait lui-même, où il pouvait briller de mille feux et où il trouvait peu à peu sa place. Il sentait la brise sur son visage poupon, il fixait le ciel en souriant, sa peau pâle et presque parfaite frissonnant sous le vent. Le ciel était sombre, la nuit permanente due à Halloween en plein mois d’avril faisait briller les étoiles et Alice poussa un soupir de contentement.
Ritsu avait été surprit la première fois qu’il avait osé franchir l’écran de son ordinateur, se rappelant le message de Miss Harmonie. Il avait été l’un des premiers à fouler le sol de Noerphilie voyant l’opportunité d’enfin pouvoir changer de vie. Il avait troqué sa sale trogne d’otaku intellectuel contre les formes rondes et la joie de vivre d’Alice.
Alice ne ressemblait pas tellement à Ritsuka, peut être au niveau de son caractère mais il était heureux de voir qu’il pouvait enfin être ce qu’il admirait le plus, incarner ses héroïnes, pour de vrai.
Alors il avait tout abandonné, il avait brisé les barrières car derrière ce visage angélique, tout semblait plus facile. Alors certes restait l’amertume de se dire que tout était plus facile quand on était
« bien » né, mais Noerphilie lui offrait la réalisation de ses rêves sur un plateau et il ne comptait pas laisser passer sa chance.
Il s’était fait de nombreux amis déjà, n’hésitant pas à alpaguer les gens dans la rue, à rire à sourire, à parler de tout et de rien faisant claquer ses bottines et sa jupe à volant.
Assise sur son sceptre transformé en balais, elle était perchée à quelques mètres de hauteur, fixant les groupuscules de personnes éparses qui discutaient devant l’arène.
Ses bouclettes blondes tombèrent sur son visage, soulevées par le vent nocturne et ses grands yeux dorés fixèrent le grand bâtiment qui s’étendait devant elle. Un petit rire fin claqua dans la nuit quand elle fit une cabriole dans les airs, faisant tournoyer son balai, heureuse de pouvoir être aussi libre, si fraîche, si sereine, si forte.
Elle mourrait d’envie de tout découvrir, de parcourir Noerphilie en long en large et en travers pour percer tous les secrets de cette terre étrange.
N’y tenant plus, elle plongea vers le sol, se penchant et faisant souffler le vent dans son dos pour la ramener vers la terre ferme.Elle sauta à quelques mètres du sol, ses vêtements claquèrent contre elle, et elle atterrit à pied joint, avec souplesse, tournant sur elle-même pour garder l’équilibre.
Alice riait, et sa poitrine se souleva, emporté par le mouvement. Sa poitrine, il avait eu un peu de mal à s’y faire, cela lui avait un peu fait mal au dos au départ. La taille d’Alice avait aussi posé un souci parfois. Habitué à être plutôt grand, il avait encore l’habitude de se pencher pour passer certaines portes et voir les gens par-dessous lui semblait parfois un peu étrange, mais peu à peu, il prenait véritablement ses marques.
Pourquoi était-elle là ? Pour voir si une annonce de tournoi avait été affichée pardi ! Elle mourrait d’envie de rencontrer des gens forts et de se mesurer à eux. Elle cherchait des personnes, pour créer un groupe, des amis avec qui elle s’entendrait bien et qui partagerait son envie de découvrir le monde de Noerphilie, de A à Z.
Alors elle vola de groupe en groupe, posant milles et une question, riant, s’esclaffant, pouffant dans sa main, recueillant des noms, parlant de son projet, dansant d’un pied sur l’autre tellement elle était excité. Elle courait partout, les rubans de ses vêtements s’enroulant autour d’elle, son béret à broche se penchant quand elle hochait la tête avec vigueur.
Puis emporté dans son envie de parler à tout le monde, elle vit un homme de dos, grand, avec un sabre à la ceinture, porté un kimono ancestral presque aussi jaune que ses rubans.
Intrigué, émerveillé, elle lança de bon cœur :
« Hey, Monsieur le samourai… »Puis s’avança vers lui sans se douter de ce qui l’attendait….