A Iteku : Il n'y a a priori aucune raison de s'intéresser à Len Nuvola, élève en dernière année de lycée à Iteku.

Doté d'une taille et d'une corpulence moyennes, il n'occupe pas plus de place en hauteur que la plupart des garçons de son âge ni n'atteint une largeur suffisante pour attirer les regards. Simplement vêtu de son uniforme la plupart du temps, il va et vient sans fasciner qui que ce soit, si ce n'est peut être à cause de sa démarché déterminée l'amenant à avaler les distances plus rapidement que le lycéen moyen. En sommes, Len est un type normal si l'on oublie le vide inhabituel l'entourant la plupart du temps. Ce vide est particulièrement marquant lorsque le lycéen se promène dans son campus, et pour en comprendre la raison, laissez-moi vous parler d'une malédiction qu'on appelle « la malchance ».

La malchance, c'est en quelque sorte le côté obscur du hasard, un démon planant au dessus de certains individus et saisissant la moindre occasion pour les blesser eux et leur entourage. Un de ces démons possède Len, une malédiction capable de compromettre la plus belle des journées et de changer la moindre manœuvre de la vie quotidienne en catastrophe cataclysmique. A cause de cela, les camarades de notre héros préfèrent éviter de croiser son chemin. De fait, Len est le dernier choisi en classe de sport, le premier visé à la balle au prisonnier. Il est celui qu'on raille et qu'on bouscule, celui qui retrouve son casier rempli de peinture et ses affaires souillées de déchets.

Quel meilleur moyen de se mettre le monde à dos, en effet, que d'entraîner quotidiennement plusieurs personnes dans une chute ou de renverser chaque semaine ses spaghettis bolognaise sur son voisin de table ? Qui se plairait à côtoyer l'énergumène capable de se blesser avec une gomme ou d'envoyer involontairement son stylo dans l'oeil du plus irritable professeur du lycée ? Cela pourrait s'avérer amusant, à vrai dire, si ces maladresses n'étaient pas si incroyablement nombreuses, invraisemblables et surtout dangereuses. On dit de Len qu'il aurait un jour écrasé le pied d'une femme âgée qui en aurait hurlé si fort que son compagnon, d'un âge tout aussi vénérable, serait mort d'une crise cardiaque, que leur caniche se serait enfui pris de frayeur et qu'il aurait traversé une route en causant le plus violent carambolage qu'Iteku ait jamais connu. Si ces faits son difficilement vérifiables, cette légende suffit cependant à expliquer les passions que déchaînent le jeune homme.

Vivant relativement mal cette existence hors norme, Len n'en reste pas moins quelqu'un d'agréable et d'optimiste. Ses parents le convainquirent tout jeune que chaque individu naissait avec une réserve d'infortune qu'il fallait écoper petit à petit tout au long de sa vie. Le fait d'être particulièrement malchanceux depuis l'enfance serait de ce fait avantageux pour la suite de son existence. Ainsi, même si la vie se montre jour après jour de plus en plus cruelle envers lui, Len n'est pas décidé à abandonner le rêve que l'exemple de ses parents a fait grandir dans son coeur : devenir un héro.

Et plus particulièrement un médecin. Car les médecins sont des héros.

Comme ses parents, Len souhaite depuis son plus jeune âge apprendre à soigner les gens et les protéger des maux invisibles contre lesquels les armes sont innutiles. Malgré le trépas de ses deux géniteurs dans l'exercice de leur fonction, l'envie du garçon d'apprendre la médecine n'a jamais faiblit et, aujourd'hui en dernière année de lycée, il étudie comme aucun de ses camarades afin d'être accepter dans les meilleures universités. Cette volonté de venir en aides aux autres se traduit également au quotidien par la manie qu'a Len de toujours se jeter entre les faibles et leurs agresseurs alors même qu'il ne possède lui même aucune garanti de l'emporter. En effet, Len, s'il n'est pas particulièrement faible car possédant des compétences martiales convenables, n'est pas non plus un monstre de muscles et d'agilité. Il arrive ainsi souvent qu'il se fasse lui même tabasser en essayant de sauver une personne en détresse.

Les rares individus ayant le courage de se lier d'amitié avec Len reconnaissent généralement sa gentillesse et son empathie, aiment son humour pince-sans-rire et se moquent de son infortune. Les filles aiment également son visage juvénile aux angles agréables et ses pommettes hautes. Elles aiment son regard sombre et son air sérieux, ses cheveux ébouriffés et son air négligé. Len est une personne qui mériterait mieux qu'une existence de malchance et de raillerie. S'il lui arrive d'être râleur ou paresseux, il possède également la plupart des qualités qu'on prêterait à un héro de bande dessinée. Peut-être est-ce pour se rattraper que la vie lui a donc donner une seconde chance en créant pour lui un nouveau monde.

En Noerphilie :Tout ce qui a été dit sur Len défini aussi le jeune homme en Noerphilie. A vrai dire, une seule chose change lorsqu'il traverse l'écran : son infortune incroyable se transforme en chance indicible.