Calme et Sérénité

Ft. Ema

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ncore la Noerphillie. Mais cette fois, pas de "Miss Harmony" pour vous dire que c'est la Saint-Valentin, et blablabla, et blablabla... Pas de message, pas de shadows...
Non, rien de tout cela. Mais pas de plaine non plus. Pas de musicien. Pas de chat. Non, de l'eau, à perte de vue. Et des souvenirs. Venise et son eau. Venise et ses jeux. Venise et ses ballons. Venise et Matteo. Et la douce mélancolie de Venise.
Des jeux, un feu, et pis patatra. C'est fou comment tout peut basculer, du jour au lendemain.
J'observe les eaux calmes du lac, le souvenir de Matteo voilant mon regard. Mais pas que Matteo. Papa, Maman. Et puis, lui.
« Lilia ? Y a-t-il un problème ? »
La voix douce de Masu me ramène durement à la réalité. Je l'observe silencieusement, essayant de comprendre.
Je suis allée à la Noerphillie. Pourquoi ? Pour voir Masu, peut-être. Pour m'occuper, sûrement. Pour rien, certainement. Mais je me suis retrouvée... Ici. Devant un lac aux eaux claires et miroitantes. Avec le gros reptile violet. Sa question me revient alors en mémoire. Je fais une petite moue et lui répond d'une voix incertaine :
« Euh, oui... C'est rien, rassures-toi. »
Je lui offre un petit sourire pour la forme, et elle me répond avec une petite moue légèrement peinée. Peut-être parce que je ne lui ai pas expliqué. Mais ce sont mes souvenirs. Je ne les partage pas. Pas même avec elle.
« Bon, si tu veux en parler, je suis là. »
Je hoche la tête avant de m'éloigner vers le lac. Je ne sais pas pourquoi, mais son eau m'attire. Je m'arrête assez près d'elle et vois les petites vagues qui s'écrasent doucement sur le bord.
Souriante, mon visage se tourne à droite et à gauche. Personne. Parfait. Une nouvelle fois, mon visage à droite. Un gros rocher qui surplombe l'eau. Parfait.
Je m'avance calmement vers lui, et une fois à sa hauteur, je grimpe, enlève mes chaussures et les pose à proximité. Les pieds pendant dans le vide, les orteils caressant la surface de l'eau, je l'observe, ne voyant que mon reflet dans l'eau.
Masu s'est allongée sur le rocher chaud, en plein soleil, profitant de la chaleur de l'après-midi.

GALLINEA

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e soleil tapant possède bien des avantages. Un calme envoûtant, une chaleur ensorcelante, et surtout la sérénité d'un après-midi tranquille. Oui, que de choses attrayante. Le mieux était ce silence, uniquement troublé par la clapotis de l'eau, les chants des oiseaux et cette voix. Cette voix ?
Je tourne le visage à ma gauche pour voir deux personnes qui discutent. Elles sont trop loin pour pouvoir comprendre ce qu'elles disent, et même pour voir de qui il s'agit. Bwarf, tant qu'ils ne viennent pas m'embêter, moi. Je retourne alors le visage vers l'eau, jouant avec les vagues.
Et pourtant, si. Eux ont cette intention. Je fais semblant de les ignorer alors qu'ils s'avancent vers nous, mais Masu relève la tête vers eux. Je sais qu'elle les regarde indirectement, mais il n'empêche qu'elle leur fait comprendre qu'elle sait qu'ils sont là.
« Il fait un temps magnifique, n'est-ce pas? »
Je hausse les épaules. Oui, il fait beau. C'est ce à quoi je pensais, avant qu'elle ne vienne. Parce que, oui, c'est une voix féminine qui vient de parler.
« On dit que ce lac regorge bien des surprises au fond de ce bleu immaculé. Cela ne vous intrigue-t-il pas ? »
Elle se tourne alors vers moi, et malgré la réticence que j'éprouvais à leur égard lorsqu'ils sont arrivés, je dois avouer m'être retournée. Oui, ces "surprises" m'intriguent. Je ne suis pas naturellement bavarde, en soit, je ne me suis pas renseignée sur ce lieu. Avant d'y arriver, je connaissais à peine son existence.
Et pourtant, ce qu'elle vient de dire attire mon attention. Je penche la tête vers elle et lui demande :
« Ah ? Des surprises ? »
Je sens alors Masu qui se tourne vers moi, légèrement surprise. Du coin de l’œil, je vois un sourire reptilien sur son visage. Je ne me lasserai jamais de ce sourire. À la fois étrange et envoûtant. Non, jamais.
Mon visage se tourne ensuite vers l'homme qui l'accompagne, et aussitôt, je suis sûre d'une chose. Ils sont comme Masu et moi. C'est un Persona.
À l'air qu'il arbore, il n'a pas l'air très content d'être là. Hé bien, ma foi, nous étions deux. Ceci dit, elle a réussi à piquer ma curiosité.

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lle lâche un petit rire, et je me tourne vers elle, surprise. À l'air, seulement vaguement, mais en réalité, ce rire m'irrite un peu. Pourquoi ? Je déteste ne pas savoir ce que pensent les gens. Surtout dans ces cas-là, où ils agissent ou réagissent d'une manière que je ne comprends pas. Un rire, ça n'est rien de bien méchant, certes, mais il n'empêche qu'elle peut rire pour bien des choses.
Mais aucune explication ne vient. Le rire s'envole comme il est arrivé, c'est à dire rapidement et simplement. Comme si c'était une chose normale. Je fais une petite moue avant de me tourner vers le lac.
Et elle se met à parler. Encore et encore des mots. D'un certain côté, c'est moi qui lui ai posé la question, et finalement, ma curiosité revient au galop, chassant l'irritation comme si elle n'avait jamais existé. Je ne retourne pas la tête, ne quitte pas le lac du regard. Mirror Lake... C'est donc ça, son nom. Et il reflète l'apparence qu'on a à Iteku. Mhhh, ça explique pourquoi je n'ai vu aucune différence. Que ce soit ici ou là-bas, j'ai la même apparence. Mais comme elle continue, après cette explication, je n'ai d'autres choix que de me tourner brièvement vers elle. Pour ensuite ré-observer le lac. Être en mesure de respirer sous l'eau en longeant la tête sous celle-ci ? En fait, ça parait carrément imbuvable comme truc. Mais essayer peut-être une fois... Et une nouvelle chose au compte de ce lac. Un Atlantide ? Un château en cristal ? C'est le genre de choses qui me donnent envie d'essayer. Un château en cristal doit forcément contenir pas mal d'autres choses intéressantes...
« Malheureusement pour moi, je n'ai jamais encore mis la tête sous ce lac, mais il est vrai que de voir ce château fait de cristal me donne des frissons rien qu'à imaginer sa splendeur. »
Je hausse les épaules. Juste des frissons ? Je dois avouer que juste respirer sous l'eau ne m'intéresse pas vraiment, sauf si j'aurais pu le faire également à Iteku. Mais le château en cristal... Lui me donne vraiment envie de plonger sous la surface de ce lac miroir. Mais pourtant je n'en fait rien parraître. Pourquoi ? Par habitude, je dirais.
« Un château en cristal... C'est vrai que ça doit être vraiment beau. »
Je continue de scruter le lac, lorsque la voix de Masu retentit soudainement :
« On vous a dit s'il était habité ? »
Voilà la question à laquelle j'avais voulu une réponse. Je ne l'ai pas posée, mais Masu sait visiblement très bien ce qui me tient à cœur...

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