Harmony est né en plein mois de Janvier, par une froide journée où la neige tombait dru. Chose amusante quand on sait qu'il n’apprécie pas d'avoir froid.

Casse cou dès son plus jeune âge, Harmony passa pas mal de temps aux urgences les larmes au bord des yeux bien qu'elles ne coulaient pas. A un point que les baby-sitter ne voulaient plus s'occuper de lui et que sa mère dû demander un temps partiel afin de s'en occuper à la sortie de l'école.

Et, cela ne s'arrangea pas avec l'âge.
Sa mère, Marie, eut la bonne idée de lui offrir des cours de danse moderne et de Hip Hop vers ses 6 ans, de quoi l'embarquer à l’hôpital pratiquement tous les mois suite à des essais de pas qui avaient mal tournés dans sa chambre. Aussi, Harmony se récolta pas mal d'entorse du poignet, quand il tentait d'amortir ses chutes, mais aussi des chevilles et même une luxation du genou.

Qu'à cela ne tienne, cela ne repoussa pas Harmony et bien que les médecins prévinrent ses parents qu'il risquait de se faire bien plus mal s'il continuait étant donné son genou fragilisé, il ne les écouta pas.

Suite à une vidéo sur internet, Harmony se mit même à faire du parkour vers l'âge de 12 ans.
C'est aussi vers cet âge là que la discussion avec ses amis devint difficile.
Alors que les enfants qu'il connaissait depuis tout petit évoluaient, rentraient dans le moule et commençaient à peser tous ce qu'ils disaient, Harmony continuait à dire ce qui lui venait à l'esprit sans arrières pensées.
Petit à petit, on commença à l'éloigner, à moins lui parler, puis à ne plus l'inviter aux fêtes d'anniversaires. Pourquoi inviter une personne aussi énergique, casse-cou et qui vous balance des vérités en pleine face alors que vous aviez d'autres amis qui ne disaient que se que vous vouliez ?
Bientôt, Harmony se retrouva en seul compagnie de Maxime son ami de toujours, à l'écart du reste de la classe.

Oh, cela lui allait bien, après tout son ami l'écoutait, ne rechignait pas à discuter, voir faire quelques pas de danse avec lui.
Mais un jour, alors qu'il arrivait fièrement en cours avec l'autorisation durement acquise de sa mère pour inviter Maxime à l'accrobranche pour son anniversaire, voila qu'il le surprit à baver sur lui en compagnie de quelques personnes dans la classe.

Choqué, le gamin de 12 ans resta collé contre le mur, hors de vue des médisants. Il attendit que Maxime soit seul pour le rejoindre sans parler de se qu'il avait surprit, tournant pour une fois sa langue sept fois dans sa bouche avant de parler. Il lui donna son invitation et le soir le quitta avec le sourire sans qu'il n'ait rien dit.

Et pourtant, le jour J, il eut beau attendre encore et encore, jamais son meilleur ami ne se présenta. Harmony se sentit si stupide et seul là devant la porte de chez-lui alors que sa mère appelait pour avoir des nouvelles de Maxime. Il se sentit trahit quand Marie lui donna maladroitement une quelconque raison qui n'était même pas satisfaisante pour un gamin de 12 ans.

Ainsi, il se retrouva seul au collège, et il eut beau tenter de se faire de nouveau amis, de s'ouvrir aux autres, encore et toujours sa franchise, sa façon d'être, finissaient pas éloigner ses amis, et lui se retrouvait à nouveau seul. Rejeté.
Il se plongea ainsi dans se qui ne l'avait jamais lâché: la danse et le parkour.

C'est peut-être bien à cause de cela qu'à 15 ans Harmony se fractura la cheville droite dans un parkour, une histoire de saut périlleux mal réceptionné qui avait finit avec un os découvrant joyeusement le monde extérieur et un Harmony hurlant de douleur avant de s'évanouir. Après un énième aller-retour à l’hôpital, des hurlements de sa mère et de son père, Harmony haussa les épaules bien décidé à continuer. Mais sa cheville réparée, la sentence tomba: plus de parkour ou tout autre chose trop violente pour sa jambe droite sous peine de définitivement perdre toute sa mobilité.

Harmony accusa la nouvelle en silence, il dût la prendre au sérieux car il passa près d'un an et demi à sagement danser les pas les plus simples, et ne tenta plus de faire du parkour au grand soulagement de ses parents qui le pensaient enfin responsable...
Sérieusement ? C'était mal connaître Harmony...
Lui, un fan de danse moderne et de Hip Hop, de parkour, abandonner ce qu'il préférait ?

Toutes les heures qu'il passa sois disant chez des amis, qui n'existaient que pour ne pas inquiéter ses parents, étaient en réalité des séances chez divers kinés afin de solidifier sa jambe. D'autres heures, sois disant à la bibliothèques, étaient des heures où il apprenait lui même à s'appuyer sur son autre jambe plus solide.
Absolument tout l'argent qu'il obtenait, qu'il avait aussi conservé pendant des années, y passa, mais il finit par pouvoir reprendre ses passions au plus grand malheur de ses parents.

S'il obtint son bac se ne fut que de justesse, et avec un grand coup de pot tant les études semblaient passer en second plan pour lui.
La même année il réapparut chez-lui couvert de piercings, et un beau jour les tatouages suivirent, ses parents n'essayèrent même pas de comprendre, déjà qu'ils n'avaient jamais réussit à le convaincre de s'habiller autrement ou de couper ses ongles/cheveux...

Non, à la place ils forcèrent Harmony à continuer ses études, d'abord un BTS commercial qu'il abandonna au bout d'un an, puis un DUT de communication qu'il suivit pendant 2 ans avant de ne pas se présenter le jour des épreuves. Une histoire de concours de Hip Hop qu'il ne pouvait rater sous AUCUN prétexte.

Exaspérés, ses parents se mirent d'accord pour l'expédier à Iteku dans une Fac filière info-communication très strict. C'était un peu une punition quand on voyait le dégoût qu'avait Harmony pour les règles, mais surtout les études.

C'est ainsi qu'il débarqua à Iteku dans un tout petit appartement pas très loin de sa FAC.
Les premières semaines Harmony tenta bien de suivre les cours, mais il finit par décrocher et recommença à sécher joyeusement. Pas bien longtemps car rapidement il reçut une lettre, puis une autre et encore une autre suite à ses absences. A cela s'ajouta la visite d'une personne de la FAC, puis d'une autre...
Harmony en était à se demander si c'était vraiment une FAC et pas une prison, quand l'annonce eu lieu.

Il resta immobile sur le toit de maison qu'il venait d'escalader alors que cette femme parlait de Noerphilie.
Se ne fut qu'après de longues minutes après les derniers mots de cette femme que Harmony recommença à bouger, toujours un peu sonné, étonné, heureux, suspicieux...

Harmony sauta le pas à peine une heure après l'annonce, le temps pour lui de regagner son appartement, d'éjecter un énième professeur qui voulait le trainer en cours, et de réunir son courage.

Ces couleurs vives, cet environnement bien différent de sa chambre, le bruit presque inexistant...voila se qui sauta aux yeux de Harmony une fois arrivé à Noerphilie avant de tomber lamentablement.
Ébahit, il découvrit son nouveau corps tellement différent, tellement... étrange. Il leva les bras devant ses yeux, examina son corps, toucha sa peau, et cria quand ses mains touchèrent une surface lisse à la place de son visage, juste à côté de ses oreilles trop grandes.
Il se rendit à quatre pattes jusqu'à une surface lise pour voir se visage si.. différent, se masque où il ne voyait à cet instant que deux rond violet disproportionnés, ses yeux.

-Sans blague ! S'entendit-il dire alors qu'il n'avait pas de bouche.

Tremblant, il réussit à se lever, et à rester en équilibre sur ses jambes si longues. Ses pieds étranges donnés un équilibre bien incertain comparé à ceux du monde réel.
Il se regarda dans la vitrine, silencieux. S'observa, vit ses propres yeux se réduire à deux fentes violettes. Et comme pour se persuader que c'était bien lui, il vint poser sa main mécanique contre la vitre, faisant cliqueter les griffes contre celle-ci.
Un mince trait violet apparut sur son masque, arrondit, avant de disparaître tout aussi vite. Harmony avait trouvé ce qu'il avait toujours cherché: un beau terrain de jeu !

Ce fut le premier, et pas le dernier, voyage de Harmony à Noerphilie.
Après de nombreuses heures il finit par sauter, courir, danser, à Noerphilie comme dans le monde réel.