[Avertissement, ce n'est que des fragments de sa vie en désorde chronologique…]

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Née à Iteku, en 1991. Vers 13 heures et 22 minutes, une mignonne petite fille découvrit le monde. Ce jour-là, il y avait une fine bruine. Une mère épuisée ; un père en larme. À leur côté se trouvait une femme plus âgée, avec des cheveux teints pour cacher son vieil âge. Voilà les trois premières personnes à avoir assisté à sa venue exceptionnelle et souhaitée.

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Des plaisanteries inventées par les gosses de cinq, six, sept, huit, neuf et dix ans… se chantèrent dans la cour d'école. Ahah, Juhiiii la fille a paapapapapa ~ Ces 'insultes', Juhi les ignorait.

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Ses parents étaient loin d'être les plus riches du coin, ils possédaient une maison plutôt simple. Certes, ce n'était pas un appartement. Cependant, il est à prendre en considération que la petite maison était l'héritage du grand-père paternel. Son père était un homme au foyer et sa mère travaillait, ce qui était peu conventionnel dans les années '90. Donc ils n'étaient pas très riches, mais ils donnèrent tout leur Cœur pour réussir.

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Les mains dans ses cheveux, des cernes noirs envahissants et un soupir d'exaspération. Il n'y avait plus d'espoir, enfin, c'est ce que pensait Juhi. Elle se rappelait alors de la moquerie des enfants de l'époque. Juhiiiii, juhiiii, la fille à papapapa. Est-ce que je vais m'en sortir ? Peut-être que je devrais…

Bzzzt bzzzt.

Sur l'écran d'un vieux téléphone, il était écrit : Salut ma Juhi, que dirais-tu de me rendre visite comme autrefois?

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Juhi je te présente mes amies. Voici madame Yamazaki, Monsieur Matsuda, Madame Fujiwara et madame Kimura. Enchantée de faire votre connaissance, Juhi courba le dos poliment. Ces personnes avaient un regard vide, qui s'illuminait à chaque fois qu'elle leur rendait visite. Ah, c'est si beau la jeunesse ! Peux-tu bien m'aider ? Aller, viens ici, je vais te montrer comment économiser 2 396 yens par semaine ! Je te le dis, ce n'est pas du baratin, j'ai déjà travaillé dans un supermarché et.. et.. Dans cette pièce, malgré leur âge, ces personnes avaient tellement à raconter. Des histoires de jeunesse, des théories sur l'univers, des anecdotes, des recettes de grand-mère...

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Il y avait une photo de sa grand-mère, posée sur la table de chevet, elle, allongée dans ce lit appartenant à une femme dorénavant défunte, observait cette photographie attentivement. Juhi sombrait.

Combien d'heures ? Combien de jours ? Combien de semaines ? Elle avait perdu le compte. L'envie de se suicider lui avait traversé l'esprit. Si elle mourait, elle n'aurait plus à rien faire, elle pourrait dormir dans un sommeil profond. Mais les souvenirs d'une voix familière ne cessaient de jouer dans sa tête, comme une vidéocassette. Juhi, est-ce que tu sais pourquoi on t'a donné le prénom que tu portes ? Il n'y avait même plus de larme qui coulait sur ses joues. Juhi, juhi, non ! Elle se leva pour aller cherche un verre d'eau. Juhi, ressaisis-toi! Elle échappa son verre d'eau. Désolé, désolé.

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Tu veux quitter la maison !? Pourquoi !? Si tu pars, je ne veux pas que tu reviennes ! Mais mais, c'est ce que je veux faire de ma vie ! Tu veux être une bonne à rien !? Comme ma mère !? Alors que tu pourrais avec tes notes obtenir un emploi de rêve ! Toi, tu choisis ça ! ÇA ! Ne te rends-tu pas compte de la chance que tu as !?

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Vous êtes mademoiselle Mori, c'est bien ça ? Oui. Quels sont vos motivations de travail ?Je vois que vous avez des études incomplètes en art... J'ai très envie de travailler pour votre compagnie, de plus j'ai très hâte de faire partie de la société. Il serait un honneur pour moi si vous me donniez l'opportunité d'apprendre, ici, avec vous… […] L'employeur l'interrompit, puis l'observa. Même si elle n'était pas d'une beauté rare, même si son tour de poitrine n'était pas attrayant… Alors, on vous donne une chance en tant que serveuse. Merci, merci. Même si ce n'était pas un emploi convenable pour sa personnalité, elle demeurait reconnaissante. Un travail, lui donnerait l'opportunité de payer ses dettes et acheter des cadeaux à sa grand-mère en guise de compensation pour son hospitalité.

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En face du bloc d'appartements de sa grand-mère, Juhi tournait en rond. Elle ne voulait tellement pas la décevoir. C'était la personne la plus importante pour elle. Pourquoi je n'ai pas réussi à décrocher un diplôme ? Pourquoi… j'ai honte. La lumière de son appartement s'alluma, alors Juhi s'empressa d'essuyer ses larmes. Mais chaque fois qu'une s'asséchait une autre réapparaissait. Juhi… Entendit-elle. Ne pleure pas.

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Il y avait un message sur la boîte vocale. Juhi, il faudrait vraiment que tu penses à retourner au travail. Vraiment? Je n'avais pas saisi que mes comptes ne se paieraient pas tout seule.

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Un matin tranquille de septembre, Juhi était déjà en route vers son travail. Tout le monde était figé, devant tous les écrans de la ville. C'est quoi qu'il y a de si pertinent ? Tssk… je ne devrais pas traîner. N'en avez-vous pas marre de ce quotidien barbant rempli d'individus ennuyeux ? De cette routine monotone dans ce monde ordinaire ? Alors écoutez bien, car je vais réaliser vos rêves les plus fous… Elle s'arrêta nette. Puis elle gloussa. Personne ne pourrait réaliser mon rêve. Ainsi, si vous mourrez là-bas, vous mourrez ici, alors faites bien attention de rester en vie ! Autrement… Ce serait fâcheux pour votre pauuuuuvre famille et vos proches <3 ! Non mais elle sérieuse cette fille !? Elle croit vraiment… Des murmures autour lui parvinrent à l'oreille. Ce serait vraiment cool. Hey on y va tous les deux ? Enfin, je vais pouvoir me libérer de mes parents ENFIN!Une vie de rêve ! Effrayée, elle prit un pas rapide en direction du café.

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Il faisait chaud cet été-là, sa crème glacée aromatisait ses mains. On entendait les insectes chanter. À ses côtés, sa mère mangea aussi un cornet de crème glacée. C'était un moment si paisible. Juhi. Hmm? Tu as le visage rempli de… Avant même de finir sa phrase, elle sortit un mouchoir pour démaquiller son enfant. Seul l'odeur de vanille resta. Maman. Hmm? Pourquoi ils chantent ? Hmm, il chante en l'honneur du soleil. Je vois…

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Arrivée de sa dure journée de travail, elle s'installa dans son fauteuil; ouvra la télévision. Son chat, sa seule compagnie, s'installa sur elle.  Aux nouvelles, on racontait que plusieurs personnes du monde entier se rendaient à Iteku pour découvrir ce nouveau monde. Soupir. Ça explique donc pourquoi il y avait tant de monde au café. Elle appuya sur le bouton rouge. Que vais-je faire ?

░░░░░░░░░░░░░░░░À suivre░░░░░░░░░░░░░░░░░░